M. Essabbar lors d’un séminaire international à Rabat : la dimension universelle des droits de l’Homme doit être prise en considération dans la dynamique des réformes
« Constituer un Etat de démocratique et garantir sa pérennité reste tributaire du renforcement des principes de démocratie et de la mise en place d’un système démocratique qui répond aux besoins des citoyens », c’est ainsi qu’a introduit M Essabar, le Secrétaire Général du CNDH, la conférence « penser la transition démocratique au regard des expériences internationales », organisée le 6 mai 2011 à Rabat, à l’initiative du Centre d’Etudes en droits Humain et la démocratie, le Centre de la Mémoire Commune pour la démocratie et la paix, avec le soutien du CNDH, la Fondation Friedrich Ebert et le Ministère de la culture.Intervenant à l’ouverture de ce séminaire, M. Essabbar a souligné la nécessité de lancer une dynamique d’une nouvelle génération de réformes qui prend en considération la dimension universelle des droits de l’Homme et approche les droits de l’Homme sur la base d’une vision globale qui fait de la démocratie, la bonne gouvernance, la justice sociale et l’Etat de droit une consécration naturelle des droits de l’Homme.
M. Essabar a mis en exergue la dynamique de réformes que connait le Maroc ces dernières années. Ces réformes, a-t-il dit, concernent en particulier les domaines politiques, constitutionnels et institutionnels, signalant que la création du CNDH s’inscrit dans le souci de promouvoir l’expérience marocaine en matière de protection des droits de l’Homme et reflète le souhait des citoyens aspirant à une institutionnalisation des droits de l’Homme.
Le Secrétaire Général du CNDH a saisi l’occasion pour présenter et rappeler quelques prérogatives du Conseil, notamment l’enrichissement du débat sut la démocratie et la protection et promotion des droits de l’Homme.
M. Essabar s’est aussi penché sur l’expérience marocaine en matière de justice transitionnelle dont la philosophie permet une gestion pacifique des conflits du passé, en partant de la nécessité de comprendre et de clarifier ce qui s’est passé et ce dans la perspective de mettre un terme à toutes les pratiques contraires aux normes juridiques en vigueur et nécessaires à l’édification d’une société démocratique compatible avec les valeurs et les principes des droits de l’Homme.
Il a, de ce fait, considéré que l’expérience marocaine en matière de justice transitionnelle reflète la dynamique des débats qu’a connu le Maroc dès la fin des années 90 suite notamment à la création de l’Instance Equité et Réconciliation qui avait pour finalité de contribuer au règlement du dossier des violations passées et la discussion des questions de transition démocratiques et de l’intégration des différentes tranches de la société dans les processus de réforme, de changement et de modernisation.
Pour rappel, l’objectif de cette rencontre organisée sur deux jours, consiste à mieux éclairer les choix pour la consolidation de la démocratie au Maroc, en analysant les implications des mutations et changements démocratiques dans la région arabe et en Afrique en fournissant un savoir comparé provenant des expériences internationales de transition démocratique, en Europe, l’Amérique Latine et l’Europe de l’Est. Il s’agit également d’identifier les défis des expériences de transition démocratique et les conditions nécessaires à leurs réussites tributaires des contextes politiques de chaque pays, d’enrichir le débat national en interaction avec le contexte régional et international en plein mutation et d’identifier les leçons des expériences internationales qui peuvent aider à la consolidation de la démocratie.