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Chronique du SIEL : un fervent hommage rendu au militant tunisien Kamel Jendoubi

Un fervent hommage a été rendu au militant tunisien Kamel Jendoubi par le Conseil national des droits de l’Homme, le vendredi 17 février 2012 dans le cadre du Salon international de l’édition et du livre.

Présidée par M. Driss El Yazami, président du Conseil, cette cérémonie d’hommage a été une occasion pour les amis de longue date de Kamel Jendoubi avec qui il a partagé de longues années de militantisme en matière des droits de l’Homme durant ses 17 années « d’exil forcée » en France, de dire un mot sur le périple « hors pair » d’un militant qui a su marqué de ses empreintes la lutte pour la liberté, la dignité et la démocratie en Tunisie.

C’est Michel Tubiana, ancien président et président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme en France, qui a ouvert le bal. « Si on devait donner des synonymes au nom de kamel, ce sera sans hésiter les mots lien et transmission ». Kamel, a-t-il dit, est « un lien entre les hommes, entre nous et entre les deux rives de la méditerranée ». Le lien a un corollaire qui est la transmission. « Transmettre n’est pas une chose aisée, et Kamel, le maître qui ne cessait d’offrir, était pourvu de cette capacité extraordinaire » a renchérit M. Tubiana.

Mokhtar Triffi, ancien président et président d’honneur de l’organisation tunisienne des droits de l’Homme, qui a suivi et accompagné de près Kamel Jendoubi tout au long de son parcours militant, a tenu à être de la partie. Pour lui, la dynamique0 qu’à connu le mouvement des droits de l’Homme tunisien durant le régime Ben Ali et l’élan qui s’en est suivi ne pouvait avoir lieu sans l’efficace contribution de Kamel Jendoubi qui, a-t-il dit, a joué un rôle clé dans les mutations démocratiques qui ont marqué la Tunisie. Un rôle qu’il a continué à jouer en tant que président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections.

Abondant dans le même sens, le témoignage de Khadija Chérif, Secrétaire générale de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) était édifiant à plus d’un titre. « Durant ces vingt dernières années, nous étions sur le terrain, certes, mais nous étions réprimés. Et c’est à travers les associations qu’il a présidées et où il était membre, Kamel a rendu visible la situation des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie» a-t-elle dit, ajoutant que «sans que cela ne paraisse excessif, je peux affirmer, sans risque de se tromper, que le nom de Kamel Jendoubi sera gravé à tout jamais dans l’histoire du pays ». Elle a mis en exergue, au passage, la mission extraordinaire qu’il a accomplie à la tête de l’Instance supérieure indépendante pour les élections. « Personne n’a mis en doute la crédibilité, l’honnêteté et l’intégrité de Jendoubi » a-t-elle conclut.

Peu habitué aux hommages dont il n’est pas très « demandeur », comme il l’a modestement souligné, Kamel Jendoubi a affirmé être fier d’être au Maroc, un pays qui a servi de refuge à beaucoup de militants tunisiens et n’a eu de cesse d’apporter son soutien aux défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie.
Au de-là de l’hommage, il était question bien évidemment de la situation actuelle en Tunisie. Pour Kamel Jendoubi, « la dictature s’est retirée, c’est un bonheur, mais on n’a pas eu le temps ni la possibilité de manifester notre joie ». Certes, la Tunisie est devenue libre, les tunisiens peuvent manifester et créer des associations, cependant « il nous reste à construire un système et fonder un Etat de droit » a-t-il dit.

Pour Kamel Jendoubi, les dégâts orchestrés par la dictature de Ben Ali sont tels « qu’on ne peut imaginer leur ampleur» a-t-il dit, ajoutant que «parmi les œuvres de Ben Ali, la dislocation de la société tunisienne et la destruction de l’élite politique et la situation économique (corruption, affairisme, etc) ». Résultat : une crise politique et économique qui rend difficile une construction simultanée sur les deux fronts, ce qui ouvre la porte à « d’autres forces qui guettent des moments d’aggravation de la situation économique pour relancer un autre projet » a-t-il conclu.

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